Jeudi, le Parlement européen va voter pour décider si Ursula von der Leyen sera reconduite à la présidence de la Commission européenne. Pour être élue pour un second mandat, elle aura besoin d’une majorité absolue de 361 voix.
La reconduction d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne est soumise au vote des 720 eurodéputés, le jeudi 18 juillet, plus d’un mois après les élections européennes. Si les dirigeants des 27 ont donné un premier feu vert à un deuxième mandat de la présidente sortante fin juin, elle doit encore obtenir une majorité absolue des suffrages jeudi, soit 361 voix.
Cependant, l’issue de ce vote reste incertaine, car Ursula von der Leyen fait face à une majorité affaiblie et à des risques de défections au sein de ses propres rangs. Malgré la progression de l’extrême droite au Parlement européen, celle-ci avance divisée.
Si elle obtient les 401 voix de l’alliance majoritaire formée par le Parti populaire européen (PPE), les Socialistes et Démocrates (S&D) et les centristes de Renew, Ursula von der Leyen serait assurée d’une réélection sans encombre. Cependant, des voix discordantes se font entendre au sein du PPE, notamment la délégation française menée par François-Xavier Bellamy, qui a annoncé qu’ils ne la soutiendront pas, considérant que son bilan n’est pas à la hauteur des attentes de l’Europe.
La délégation slovène a également affirmé qu’elle voterait contre la réélection d’Ursula von der Leyen. Ces dissensions internes au sein du PPE montrent que la présidente sortante ne bénéficie pas d’un soutien unanime au sein de son parti.
Au-delà du PPE, Ursula von der Leyen doit également convaincre les Socialistes et Démocrates et Renew de la soutenir. Ces derniers attendent des engagements en matière de défense, d’État de droit, de compétitivité et de poursuite de l’application du Pacte vert européen.
La présidente de la Commission européenne essaie également de rallier d’autres forces politiques, notamment les Verts et une partie de l’extrême droite. Les discussions se poursuivent et pourraient être déterminantes pour l’issue du vote.
La complexité de cette équation politique réside dans la nécessité pour Ursula von der Leyen de former une large majorité tout en respectant les différentes sensibilités politiques. Thierry Chopin, conseiller spécial sur les institutions et la démocratie à l’Institut Jacques Delors, souligne l’importance pour la présidente de se concentrer sur des questions pouvant obtenir des majorités larges, telles que la compétitivité économique, les enjeux de défense et de sécurité extérieure.
En cherchant à obtenir un soutien plus large, Ursula von der Leyen pourrait être amenée à revoir sa vision du Pacte vert européen et à aborder davantage les politiques environnementales sous un angle économique et stratégique.
Source de l’article : Francetvinfo