Depuis novembre 2021, jamais autant de décès n’avaient été enregistrés lors de tentatives d’exil vers l’Angleterre. En effet, à cette période, 27 personnes ont perdu la vie en essayant de rejoindre le territoire anglais.
Un naufrage meurtrier dans la Manche
Douze migrants ont trouvé la mort lors d’un naufrage au large du cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais, le mardi 3 septembre. Depuis le début de l’année, au moins 37 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre les côtes anglaises, ce qui en fait l’année la plus meurtrière depuis le début des traversées de la Manche sur des embarcations de fortune. Voici les détails de ce tragique événement.
Un naufrage proche des côtes françaises
L’embarcation transportant 65 migrants a rencontré des difficultés en fin de matinée, mardi, selon la préfecture maritime de la Manche. Le bateau aurait coulé à 5 km au large du cap Gris-Nez, a indiqué le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. Un navire affrété par l’État est intervenu dès que le bateau s’est disloqué. Des opérations de recherche ont été lancées avec l’aide d’hélicoptères, de navires militaires et de pêcheurs, ainsi qu’un important dispositif de secours à Boulogne-sur-Mer.
Douze victimes, dont six enfants
Les 12 victimes retrouvées noyées sont principalement d’origine érythréenne, selon le procureur de Boulogne-sur-Mer. Parmi elles, six étaient mineures et dix étaient des femmes, dont une était enceinte. En plus des décès, 53 personnes ont été secourues, sans qu’aucune ne soit portée disparue. Moins de huit des survivants avaient un gilet de sauvetage fourni par les passeurs, déplorait la préfecture maritime de la Manche.
Enquête ouverte pour homicide involontaire
Une enquête pour « homicide involontaire aggravé », « association de malfaiteurs en bande organisée » et « aide d’étrangers en situation irrégulière » a été lancée par le procureur de Boulogne-sur-Mer. Aucune arrestation n’a encore eu lieu, mais des personnes sont auditionnées et d’autres sont hospitalisées.
Gérald Darmanin appelle à un nouveau traité migratoire
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a plaidé pour la signature d’un traité migratoire entre le Royaume-Uni et l’Union européenne pour mettre fin aux départs d’embarcations clandestines vers l’Angleterre. Il a souligné que les migrants cherchent à rejoindre la Grande-Bretagne et a appelé à des mesures concrètes pour arrêter ce phénomène. Des discussions sont en cours pour trouver des solutions à cette crise migratoire.
La ministre de l’Intérieur britannique, Yvette Cooper, a réagi à l’incident en soulignant la tragédie qui s’est produite au large des côtes du Portel. Le gouvernement britannique, sous la direction du Premier ministre Keir Starmer, cherche à accélérer le traitement des demandes d’asile et à lutter plus efficacement contre les passeurs. Les traversées illégales de la Manche ont atteint un record au cours des six premiers mois de 2024, avec plus de 21 000 personnes arrivées au Royaume-Uni.
Des critiques envers la répression policière
Plusieurs associations, dont Utopia 56 et l’Auberge des migrants, ont critiqué la politique de répression policière sur le littoral français, qu’elles estiment inefficace et responsable de drames récurrents. Elles appellent à des voies de passage sûres pour les migrants et à une approche plus humaine de la question migratoire. Des militants ont manifesté à Boulogne-sur-Mer pour dénoncer la politique menée et ont été dispersés par les forces de l’ordre.
Source de l’article : Francetvinfo